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Légendes de la Melnopée

Posté : mer. 12 août 2020 14:49
par Airain
Le chant du Malicornes

Le Malicornes était le plus beau vaisseau aérien que connut la Melnopée.
Je ne dis pas ça parce que j'en fus l'armateur, non, ce navire était réellement exceptionnel. Exceptionnel à bien des égards!
Capable de distancer tous les autres galions de la flotte Solarii, il supportait sans mal les tempêtes qui auraient rompus en deux la coque de tout autre navire.
Ses canons où avaient étés asservis des élémentaires du feu par la science des mages de la cité crachaient l'enfer sur les ennemis de son capitaine...Ses voilures tissées dans du crin de pégases lui permettaient de traverser les cieux à une vitesse phénoménale...
Le navire tout entier semblait entouré d'une aura particulière, de celle qui inspirent les légendes...
Et légendaire fut la vie du Malicornes!
L'homme qui le dirigeait, le capitaine Fendrabysses, était lui aussi un sacré personnage! Ce diable d'homme ne semblait rien redouter, ni en ce monde, ni en aucun autre d'ailleurs...sa loyauté sans faille à Solarune, seule, pouvait peut être égaler sa bravoure...

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Mais un jour, ce fer de lance de la flotte aérienne dont ne pouvait que se félicite l’archimage Thorgan, ce parangon des vertus du dévouement à sa cause se retourna du jour au lendemain contre son ancien maître.
Peu de gens connaissent les vraies raisons qui ont poussées Fendrabysses à embrasser la piraterie. On dit que ce fut par appât du gain, qu’il finit par se laisser griser par les prouesses de son propre vaisseau ;
Que nenni !
La vérité est toute autre ! Alors qu’il l’envoyait arpenter des secteurs toujours plus éloignés, Kaloum Throgan courtisait en secret la belle Albeline, femme de l’exemplaire capitaine.
Las de ses refus, celui-ci usa de sa magie pour en faire son jouet….Dont il se lassa au bout d’une semaine à peine.
Ayant recouvrée la raison, la belle, folle de chagrin mit fin à ses jours en se jetant de la plus haute des tours du palais de Solarune…Sous le rire cruel, dit-on, de Kaloum et de ses kalikardes.
Mais elle avait écris une lettre à son mari, auparavant…Dans le plus grand secret ; J’étais aux côtés de Fendrabysses lorsqu’il lut la missive, sur le ponton du Malicornes.
J’ai cru…qu’il allait se jeter par-dessus bord à son tour..Il hurla à la mort, sans que ni son équipage ni moi ne puissions comprendre la raison d’une telle douleur.
Ce fut bien plus tard que j’ai lu cette lettre…Oh, pauvre femme qui malgré ce qu’on lui avait fait subir implorait à son mari de lui pardonner..
Entre-temps, Le Capitaine fendrabysses s’était insurgé avec son équipage contre son ancien maître…Lancé dans la piraterie, il multiplia ainsi deux ans les actes les plus rocambolesques pour saper les richesses du Mage.
Et personne, nul navire volant, nul dragon, ne semblait en mesure de faire prisonnier le Malicornes…
Le fleuron de la flotte Solari se retournait contre ses créateur…mais je concède pourtant que j’étais malgré moi fier lorsque l’on apprenait un nouveau méfait, un nouveau prodige, mené à bien grâce à ce navire !
Vînt le jour où son chagrin refoulé poussa Fendrabysses à pilonner le palais lui-même ! Les mages de la Haute Tour s’unirent pour repousser le navire…Mais, l’audace incencée du pirate aidant, son équipage pu s’emparer d’une partie du trésor de Kaloum Thorgan…
Nul ne sait exactement combien il ponctionna à son ancien maître, mais toujours est il que jamais personne n’avait auparavant vu le despote entrer dans une telle colère :
L’archimage leva une terrible tempête contre le navire, conjura des centaines d’élémantaux pour déchirer ses voiles ..On vit le Malicornes fendre l’azur avec à ses trousses milles démons rugissants…
Ce fut la dernière fois que l’on entendit parler du Malicornes et de son capitaine. Nul ne sait où il s’abîma, mais on suppose qu’il ne pu, cette fois, échapper au courroux de l’archimage…
Certains prétendent même avoir vu le navire se faire engouffrer par une main démoniaque vers quelque plan abyssal…
Ainsi disparut à jamais ce fier navire, et le capitaine Fendrabysses…

(L’auteur de ce texte, Thibald Foudrenclume fut mis en geôle par les Kalikardes Le lendemain de la sortie de cet ouvrage, pour propos « calomnieux » aux yeux du Kaloum Thorgan. Il périt un mois plus tard en prison, et son livre fut interdit à la vente. Il en subsista néanmoins trois exemplaires, dit –on, dont on vient d’en retrouver un dans la cave du palais.)

Re: Légendes de la Melnopée

Posté : mer. 12 août 2020 14:57
par Airain
Légende du Cornu :

Par Ashmichel Courétoiles au service de la Tour de Haute-magie.

Il est en Melnopée une créature à l’origine incertaine que beaucoup apprirent à redouter autrefois.
De son but, des évènements exacts qui ont présidés à sa naissance, on saiat très peu de choses.
De haute taille, des pattes de bouc et des cornes sur un corps humanoïde, l’être s’est présenté au cours des âges sous des noms toujours différents.
Il fut surnommé très tôt le Cornu, avec crainte…Cet être arpentait autrefois la Celvedorian, marchant toujours nu, à l’aube de la Melnopée.
Il semble qu’il faisait partie des Forces de la Nature, entités qui naquirent de la création du royaume volant, des courants telluriques qui secouèrent alors ce territoire.
Le Cornu n’avait d’autre but que de capturer des femelles de toutes races pour satisfaire des appétits… inavouables. Certains cependant avancent qu’il cherchait à trouver la femme qui survivrait à son étreinte pour assurer sa descendance…Les jeunes femmes,souvent vierges, survivaient rarement aux premier jour de captivité tant le monstre était sauvage et animal dans son coïte.

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Pour attirer des proies toujours plus nombreuses, il avait pour habitude de commercer avec les mortelles qu’il désirait, les envoûtant par ses pouvoirs magiques ou par de subtiles promesses.
Parfois, une jeune fille trouvait un parchemin devant sa porte un matin, qui, dès qu’elle le lisait, la plongeait dans un sommeil dont elle ne ressortait qu’une fois entre les mains du monstre.
En certains cas, le Cornu sous une identité ou sous une autre conférait certains pouvoirs à des mortels masculins pour le servir et capturer pour lui de nouvelles femelles. Les hommes ainsi transformés devenaient peu à peu mi homme mi bête…et finissaient par devenir des fauves redoutables de férocités.
Le satyre avait recours à toutes sortes de stratagèmes, et bientôt son cheptel d’esclaves s’enrichit d’une quantité incroyable de jeunes femmes.
Le Couronnal elfe, les Princes de la forêt et même l’archimage fou de Solarune prirent la résolution de le stopper. Ce fut d’ailleurs la seule fois que Kaloum Thorgan fit une trêve avec les Princes forestiers pour mettre un terme aux agissements du « Cornu ».
Mais à l’instar des autres Forces de la Nature, le Cornu semblait immortel. On pouvait le tuer, certes, mais à l’aube suivante il renaissait sans cesse d’une goutte de rosée.
Myrdinn , le plus sage des Beltaines, l’ordre druide de la Celvedorian, eut l’idée de prendre conseil auprès du Petit Peuple. A cette époque les fées et les lutins n’avaient pas encore fuit la Melnopée, mais ils envisageaient déjà de quitter notre monde, las de la folie des hommes.
Le roi des lutins consentit à emmener avec son peuple le satyre dans leur havre, entre les mondes, de Bosquefées. Le Cornu fut attiré par l’enchanteresse Silvemiel, celle qu’il désirait entre toutes posséder… et le petit peuple et ses alliés se jetèrent sur lui dès qu’il apparut. Ils l’entravèrent grâce à un sort qu’avait mis au point la Baba Licanna, Mirdinn, et la belle magicienne.
Le rituel faisait appel à un composant de notre monde, un du royaume de Féerie et un du monde des sylphes.
Le cornu fut statufié au milieu de la forêt, hurlant silencieusement sa colère…
Puis, lorsqu’il fut temps pour les fées et les lutins de gagner Bosquefées, ils emmenèrent avec eux l’affreux personnage. Ils placèrent la statue au cœur d’une forêt magique d’où le satyre ne pourrait jamais s’enfuir, si jamais une âme inconsciente venait à le libérer de son enchantement.
A jamais immobile, le Cornu rumine depuis lors silencieusement ses appétits lubriques entre deux arbres de Bosquefées…
…Jusqu'à la fin des temps.