Solarune

La Baba Lycana





La Baba Lycana est une entité dont la nature et l'origine sont emplies de mystère. Certains disent que c'est une guenaude, d'autres une archi-fée, et d'autres encore ont des théories plus farfelues encore. Ce qui est certains, c'est que c'est une entité à la puissance magique incommensurable en Melnopée. Nul ne sait depuis quand elle est en Melnopée, mais on raconte que dans les archives secrètes de Solarune, son nom est mentionné dans des documents datés du VII^ème siècle du Calendrier de Vaux.

Si elle n'a jamais répondu aux curieux qui auraient l'audace de lui demander cela (parmi eux, ceux ayant le malheur de l'avoir fait en lui demandant son âge ne sont jamais ressortis de sa hutte, ou du moins pas sous leur forme initiale), ce qui est certain en revanche c'est qu'elle fut contemporaine du Tyran Kaloum Thorgan. Tout le monde sait qu'elle lui voue une haine farouche, féroce.

On lui attribue de nombreux faits, plus ou moins vérifiables et plus ou moins criminels. Elle aurait transformé en animaux divers et variés de nombreuses personnes venues chercher ses faveurs. Certains disent que tous ceux ayant subi ce sort étaient pétris de mauvaises intentions. D'autres racontent qu'elle a enlevé de nombreux enfants pour en faire ses serviteurs ou ses disciples.
On compte à sa liste de "Haut-Faits" nombre de catastrophes et fléaux melnopéens, avec plus ou moins (souvent moins) de preuves : l'existence de la Forêt Noire, la destruction de Brisevent, l'épidémie de lycanthropie, le rapprochement planaire, la brume magique, la tuberculose, le botulisme et les ongles incarnés.
Elle serait également la mère, ou la marraine, de Titania, la fée qui règne sur le Bosquefée. On raconte parfois que c'est elle qui l'aurait nommée ainsi comme un pied de nez à la véritable Titania, Archifée la plus puissante du multivers connue, dirigeante de la Cour d'Été et considérée comme une déesse par un nombre non négligeable d'érudits.

Il semblerait en effet que la Baba déteste les dieux autant qu'elle déteste Kaloum (peut-être justement à cause de sa prétention divine).

La Forêt Blache est son domaine incontesté et incontestable, tant elle y est omnipotente. La quantité d'énergie spirituelle y est faramineuse, et elle peut manipuler cette énergie à sa guise et la transmettre à ses disciples. On raconte qu'elle perçoit le moindre ver de terre qui franchit les frontières de son domaine.

En dépit de ce portrait horrifique, certains disent aussi qu'elle est la garante de l'équilibre élémentaire de la Melnopée, voire même qu'elle régit son climat, et que sans elle, la Melnopée ne serait rien de plus qu'un caillou dans le ciel, glacé et irrespirable. Ce qui est certains, c'est que ses disciples passent le plus clair de leur temps à chasser les anomalies élémentaires en Melnopée, embauchant parfois quelques aventuriers ou mercenaires pour aller chasser des redoutables monolithes élémentaires.

Ce qui est certain, c'est qu'elle est sévère et exigeante envers ses disciples (des femmes pour la plupart), qu'il ne faut vraiment, vraiment pas la contrarier, et qu'elle est d'humeur lunatique (ce qui n'aide pas au point précédent).


(texte by Chaton)

Les apprenties de la Baba Lycana


À l’image de leur maîtresse, les apprenties de la Baba Lycana sont pour la plupart des figures obscures : certaines préfèrent l’ombre, le silence et les lieux retirés, tandis que d’autres se montrent plus sociables, plus ouvertes aux inconnus… malgré leur fichu caractère.

Un caractère difficile qui, sans surprise, s’exprime surtout entre elles. Il n’est pas rare que deux « filles » de la Baba réunies dans une même pièce offrent un spectacle à la fois grinçant et amusant, du moins pour quiconque n’aurait pas peur d’elles. Certains vont même jusqu’à douter : sont-elles vraiment des sœurs d’apprentissage, ou plutôt des rivales prêtes à s’entre-déchirer ?

Les rumeurs ne manquent pas à ce sujet. Est-ce l’influence de la Baba qui les rend acariâtres et de mauvaise humeur ? Ou bien choisit-elle volontairement des cœurs aussi sombres que le sien ? Les plus pragmatiques rétorquent qu’être son apprentie exige de s’endurcir… D’autres encore murmurent qu’elles sont les seules à oser tenir tête à leur maîtresse, l’affublant de sobriquets tels que « vieille bique », « l’Ancêtre » ou « la Vieille ». N’est-ce pas là un indice ?

Pourtant, malgré tout, lorsqu’elles se trouvent réunies, elles semblent capables de supporter leurs différences, et même, à leur manière, de s’entraider.

Filles, apprenties, sœurs d’infortune… tout se mélange. Quand on les écoute, on dirait qu’elles parlent d’une grande famille, menée par la pire sorcière de la Melnopée. Pourtant, elles le disent souvent avec un sourire énigmatique.

On les voit parfois « travailler » pour elle. Cela prend la forme d’« anomalies » invisibles aux yeux de tous, qu’elles corrigent par d’étranges rituels ; d’élémentaires invoqués qu’elles prétendent neutraliser car ils « menacent l’équilibre de la Melnopée » ; ou encore de brumes inquiétantes qu’elles savent aspirer comme si elles n’étaient que vapeur. D’autres fois, on les aperçoit guidant les personnes égarées, perdues dans ces mêmes brumes.
Elles se présentent alors comme les gardiennes du Reflet, garantes de son équilibre.

Quant à leur puissance, les rumeurs varient. Certains jurent qu’en dehors de leur territoire — ou de celui de leur maîtresse — ces apprenties ne valent guère plus qu’un mage ou un simple ensorceleur. Mais qu’on vienne les défier sur leurs terres, et c’est une tout autre histoire : même le plus érudit des archimages hésiterait avant d’affronter la colère d’une de ces filles sur son sol.

Voilà sans doute pourquoi elles quittent rarement leur domaine, sauf les plus sociables d’entre elles. On reconnaît aisément un territoire de la Baba : la nature y semble se libérer, prendre possession des lieux, croître et s’épanouir comme si elle s’était affranchie de toute règle.


Quant à leur nombre, nul ne le connaît vraiment. Elles-mêmes semblent l’ignorer, ou feignent de l’ignorer. Quand on leur pose la question, certaines affirment qu’elles se comptent sur les doigts d’une main… d’autres sur deux. Pas plus.

On raconte aussi que, déjà peu nombreuses, elles sont encore moins d’hommes à servir la Baba. Il y en aurait, oui… mais un seul ? Deux, peut-être ? Allez savoir.

Quoi qu’il en soit, trois territoires de la Baba sont connus.
D’abord, la Forêt Blanche, son domaine originel.
Ensuite, le village de Mornepic, où son influence se fait sentir jusque dans les pierres des maisons.
Et dernièrement, le lac du Corbeau : on dit qu’une apprentie s’y serait installée. Beaucoup affirment avoir vu la nature s’y épanouir comme jamais, transformant le lieu en un paysage d’une beauté singulière, presque inquiétante.